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Fugues
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22 juillet 2012

La colère

La colère est une des émotions les plus fondamentales et les plus importantes. Elle est nécessaire à la survie : elle donne la force de se défendre contre des événements qui, normalement, nous dépasseraient. La colère est également indispensable au développement du petit enfant : elle l'aide à distinguer sa personnalité de celle des autres.

Tout le monde éprouve de la colère. Pourquoi ce sentiment fondamental est-il pour tant de gens si difficile à affronter ? Pourquoi nient-ils leur colère ? Qu'estce qui leur fait si peur ?

On trouve les réponses à ces questions, de nouveau, dans notre éducation. On nous a appris depuis notre petite enfance que c'est "mal" d'être en colère, et que les gens ne nous aiment pas quand nous sommes en colère. On nous a inculqué que la plupart de nos colères sont injustifiées (comme si les sentiments avaient besoin de justification) : nous n'avons pas le droit d'être en colère car nous devons faire passer les sentiments de notre interlocuteur  avant les nôtres.

Depuis notre enfance, nous avons appris a nier et à réprimer notre colère, pour éviter de nous faire cataloguer comme "mauvais". Si nous ne parvenons ni à nier ni à réprimer notre colère, si nous l'exprimons, nous éprouvons des remords et le besoin de nous justifier.

Nous avons appris, en général vers l'âge de cinq ans, que la colère provoque un cercle vicieux : si nous l'exprimons, nous sommes "mauvais" ; si nous la réprimons, notre colère grandit et se transforme en rage aveugle : de nouveau, nous sommes "mauvais" ; si nous nions son existence, nous apprenons à ne pas faire confiance à nos propres sentiments, et nous nous sentons mal.

Comment sortir de ce cercle vicieux ?

Accordez-vous la permission de vous mettre en colère. Il est impossible de maîtriser ses sentiments de colère. Nul ne sait jamais quand ni pourquoi ni comment il se sentira en colère. Parfois, on peut se sentir en colère sans savoir pourquoi. D'autres fois, on s'attend à être irrité et rien ne se passe. La colère cohabite en nous avec d'autres sentiments. Acceptez le fait que vous puissiez vous sentir en colère. Mais ne confondez pas le sentiment de colère avec l'expression de ce sentiment. Vous ne pouvez pas maîtriser votre sentiment, mais vous pouvez maîtriser la façon dont vous décidez de l'extérioriser.

Notre éducation nous conduit à confondre le sentiment de colère avec les comportements désordonnés que celui-ci provoque. La plupart d'entre nous ont peur de ce qu'ils font sous l'empire de la colère. Nous nous obstinons à nier et à réprimer notre colère jusqu'à ce qu'elle explose en fureur aveugle. Nous nous comportons alors de façon destructrice tant vis-à-vis des autres que vis-à-vis de nous-mêmes.

En acceptant nos sentiments d'exaspération au fur et à mesure qu'ils surgissent, nous évitons que la pression ne s'accumule avec un risque d'explosion. Souvent, il suffit d'accepter notre colère au moment où elle apparait. Souvenez-vous : il n'est pas toujours nécessaire d'extérioriser nos pensées et nos sentiments ; nous pouvons décider ce que nous allons faire et le choix qui s'offre à nous est large.

Quand vous vous sentez en colère, entraînez-vous à vous dire ceci : "Je suis en colère. Qu'est-ce que je désire en faire ? Est-ce que je me sens en accord avec moi-même, alors même que je suis en colère ?". Parfois, vous déciderez d'extérioriser votre sentiment ; parfois, vous déciderez d'y réfléchir un moment avant d'agir ; parfois, vous aurez envie de vous mettre à hurler, et d'autres fois d'en parler calmement. De temps en temps, vous pourrez même décider de laisser passer cette humeur passagère, sans rien faire de spécial. Quand on est furieux, il n'y a pas de décision toute faite à appliquer aveuglément. Tout comportement que vous décidez d'adopter est acceptable, à condition que vous l'assumiez et que vous vous sentiez en accord avec vous-même.

Si vous n'arrivez ni à dépasser votre colère ni à vous calmer, demandez de l'aide. La plupart du temps, le simple fait de reconnaître, à chaud, que vous êtes en colère, suffira à vous calmer, surtout si vous acceptez ce sentiment sans vous juger. Encore une fois, vous ne pouvez pas maîtriser vos sentiments, et vos sentiments ne peuvent pas vous maîtriser, à moins que vous ne décidiez de vous soumettre à eux.
 
Susanna Mc Mahon

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