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Fugues
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12 septembre 2011

Estime de soi et égocentrisme

L'excès d'estime de soi peut-il conduire à l'égocentrisme ?

Non. L'estime de soi, on n'en a jamais assez. Ce n'est pas un but, ce n'est pas une denrée : c'est un processus. C'est quelque chose que l'on met en pratique chaque jour. L'estime de soi est un sentiment que l'on éprouve vis-à-vis de soi, lié à des comportements envers soi-même. Quand on possède l'estime de soi, on se sent tranquille, aimé, fort et capable.

Dans certaines circonstances, on peut se sentir moins sûr de soi, moins aimé, moins capable : c'est là que l'on devient plus susceptible de réagir avec un moi faible, plus tenté d'exiger des autres qu'ils nous mettent au centre de leur vie pour subvenir à nos besoins. L'égocentrisme fait ses choux gras du manque d'estime de soi.

Pour cesser de nourrir de vaines attentes vis-à-vis des autres, le mieux est de combler nous-mêmes ces attentes. Si nous avons besoin d'attention, accordons-nous-en à profusion. Si nous sommes avides de louanges et de compliments, louons-nous, complimentons-nous. Répétons-nous ce que nous avons le plus envie d'entendre.

Si nous ne nous croyons pas nous-mêmes, comment croirions-nous les autres, quand ils nous disent ce que nous avons envie d'entendre ?

Quand nous nous accordons exactement ce dont nous avons besoin (louanges, cadeaux, marques de tendresse), quand nous nous sentons en sécurité, épanouis et comblés, alors nous nous tournons vers les autres avec amour. Nous avons davantage d'énergie pour répandre nos bienfaits sur nous-mêmes et sur notre prochain. Nous sommes plus indulgents vis-à-vis de nos propres fautes et de celles des autres. Tout se simplifie, tout marche mieux. Nous gardons notre calme quand les gens ne font pas - ou ne disent pas - ce que nous voulons, car nous nous sentons complets en nous-mêmes.

La meilleure image pour éclairer ce paradoxe, c'est celle des deux bonbonnières. Chacun a en soi deux bonbonnières : l'une pour soi, l'autre pour son prochain. On nous a appris à remplir d'abord la bonbonnière du prochain et nous ne cessons de fabriquer des bonbons pour l'alimenter. Parallèlement, on nous a interdit de cuisiner pour notre bonbonnière à nous, on nous a même empêchés d'avoir ne serait-ce que le projet de le faire ! On nous a répété que si nous préparons des gâteries pour les autres, notre bonbonnière se remplira puisque les autres sont censés en faire autant et nous offrir des bonbons...

En réalité, ce n'est pas comme cela que ça fonctionne ; notre bonbonnière reste en général vide et si quelqu'un y met des bonbons, ce ne sont pas ceux dont nous avons envie à ce moment-là. Alors nous nous sentons amers, furieux ou frustrés, et ce n'est pas étonnant : nous voyons les autres se gorger des friandises que nous leur avons préparées, tandis que nous, nous n'avons rien, ou pas ce que nous attendions.

Paradoxe : remplissons d'abord notre bonbonnière à nous avec nos bonbons préférés, et le trop-plein approvisionnera la deuxième bonbonnière. Gardons la nôtre pleine en permanence et apprenons aux membres de notre famille à remplir chacun sa bonbonnière en premier. Tout le monde y gagnera.

Susanna Mc Mahon

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