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Fugues
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16 août 2011

Que puis-je contrôler ?


Notre modèle activiste occidental insiste sur la maîtrise, il nous enseigne que le pouvoir et la maîtrise sont des buts enviables. Hélas, ce que nous enseigne ce modèle n'est qu'une illusion de maîtrise. Dans le monde entier, il n'y a que deux choses que nous pouvons contrôler :

1. La façon dont nous décidons de nous percevoir;

2. Nos comportements, fondés sur cette perception.

Rien d'autre n'est entre nos mains. Seules exceptions les très jeunes enfants. Nous avons, jusqu'à un certain point, une certaine autorité sur leur comportement ; nous avons une maîtrise évidente de ce que nous leur enseignons et de la façon dont nous leur apprenons à se percevoir eux-mêmes. Dès que nos enfants entrent dans l'adolescence, nous nous apercevons rapidement, et parfois douloureusement, combien l'autorité que nous avons sur eux est limitée.

Si nous n'avons pas la maîtrise de quelque chose, nous ne saurions en endosser la responsabilité pleine et entière. Combien de fois ne nous accablons-nous pas sous le poids de la responsabilité d'autrui, ou de conséquences dont nous n'avions pas la maîtrise au départ ? Ce concept de maîtrise est fondamental pour comprendre le modèle ontologique et cultiver l'estime de soi. Aussi longtemps que nous nous berçons d'illusions de maîtrise et nous sentons responsables de choses qui nous échappent, nous ne sommes pas pleinement en contact avec la réalité de notre existence : nous ne pouvons acquérir la maîtrise de nous-mêmes.

Une précision importante à propos du premier point ci-dessus, à savoir la façon dont nous décidons de nous percevoir : il ne s'agit ni de nos sentiments en général ni de la façon dont nous percevons le milieu extérieur. La façon dont nous nous percevons découle d'un choix, nous en avons la maîtrise. Nos sentiments, en revanche, nous ne les choisissons pas : ils échappent à notre contrôle. Nous portons en permanence avec nous tous nos sentiments ; il nous arrive par exemple d'éprouver de la tristesse sans savoir pourquoi. Le même événement peut susciter en nous plusieurs sentiments, ou des sentiments différents en fonction du contexte.

Supposons par exemple que vous traversiez une rue, sans état d'âme particulier; survient une voiture en excès de vitesse qui manque de vous écraser. Vous éprouvez alors de la fureur, de la tristesse ou de la résignation, ou un panachage de ces trois sentiments. Ou encore, si vous êtes de bonne humeur, vous vous contentez de bénir votre chance de vous en sortir indemne.

Nos sentiments apparaissent en nous de façon spontanée, nous n'en avons pas la maîtrise. La façon dont nous nous percevons, c'est un choix : nous pouvons la maîtriser. Nous pouvons choisir de nous aimer ou de nous mépriser. Une fois la décision prise, nos comportements, auxquels se réfère le deuxième point cité ci-dessus, se conformeront à notre sentiment dominant. Si nous décidons de nous aimer, nous choisirons de nous comporter visà-vis de nous-mêmes de façon aimante et attentionnée. Nous nous accepterons, nous nous pardonnerons et nous nous traiterons avec davantage de douceur. Si nous décidons de ne pas nous aimer ou si nous ne prenons aucune décision (ce qui est un choix en soi), nos comportements resteront dictés par notre éducation de base : nous nous mépriserons et nous critiquerons, rejetterons nos responsabilités sur des facteurs extérieurs et exigerons de nous-mêmes la perfection. La façon dont nous nous traitons dépend entièrement de nous ; le fait que le monde extérieur nous maltraite n'est pas une excuse pour nous maltraiter nous-mêmes.

Vous n'avez pas la maîtrise de la façon dont le monde extérieur vous traite. En revanche, la façon dont vous traitez le monde extérieur est entre vos mains. Vous avez la maîtrise de vos actes non seulement vis-à-vis de vous-même, mais également vis-à-vis des autres. Rappel : ne confondons pas action et sentiment. Notre comportement est l'expression consciente de nos sentiments, nous seuls pouvons décider de nos actes.

Certains remarqueront que, dans la liste des choses dont nous avons la maîtrise, je n'ai pas fait figurer la maitrise des autres. Ce n'est pas une omission, c'est la réalité.

Susanna Mc Mahon

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