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Fugues
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29 juillet 2011

Notre nature est-elle bonne ?

Cette importante question, fondamentale en philosophie, ne peut réellement se poser en thérapie qu'à un stade avancé, une fois que le patient a remis en question le modèle activiste, son éducation et la nature du bien et du mal. La plupart d'entre nous sont convaincus que la nature humaine est mauvaise, qu'elle a besoin de punitions et de garde-fous pour l'empêcher de se donner libre cours.

Il existe une école de pensée qui définit l'homme comme ontologiquement mauvais. C'est de cette philosophie que se réclament les tenants d'une autorité rigide, les partisans d'institutions (telles que l'Église et l'État) destinées à discipliner les masses. Ces institutions ont recours à des châtiments pour maintenir l'ordre, pour soumettre les gens par la peur et pour réfréner les manifestations de notre nature intrinsèquement perverse. Cette école est convaincue que l'homme est incapable de prendre ses décisions, qu'il lui faut être guidé d'une main ferme (c'est-à-dire dictatoriale) qui empêche la populace de se déchaîner. William Golding a écrit sur ce thème un roman terrifiant intitulé « Sa Majesté des mouches ».

L'école adverse postule que l'homme est intrinsèquement bon (à l'image de Dieu) et que, mis devant un choix, il préfère choisir le bien, même si c'est plus difficile et amène à suivre des voies plus compliquées que le mal.

Paradoxe: le fait de faire le bon choix a beau être difficile, cela conduit à une vie plus facile. Souvent, le bon choix fait que nous nous sentons bien alors que, si nous choisissons la facilité, nous nous sentirons peut-être mieux à court terme, mais nous finirons par tomber dans le mal. Un exemple admirable de ce paradoxe se trouve dans le concept d'assistance. D'après le modèle activiste, toutes les formes d'assistanat sont bonnes ; or, c'est faux : les gens que l'on materne ou que l'on déresponsabilise ne peuvent pas se sentir maîtres de leur vie. Donc, le choix du bien et la maîtrise de ce choix reviennent à l'assistant et non pas à l'assisté : le résultat est en contradiction avec l'intention initiale. Une perversion évidente consiste dans le fait d'attribuer tout le mérite à l'assistant sans laisser à l'assisté la moindre maîtrise des conséquences. On voit dans cet exemple que le choix initial de laisser chacun prendre sa vie en main est le bon choix, même si ce n'est pas le plus facile. Faire des choix, cela s'apprend et cela se pratique. On touche du doigt le fait que la nature humaine est bonne, grâce à un processus d'apprentissage par l'erreur.

La nature humaine est bonne. Nous sommes bons. C'est à nous qu'il appartient de donner libre cours à nos qualités. Nous sommes faits pour assumer la responsabilité de nos vies et de nos actes. Nous sommes capables de subvenir à nos propres besoins. Nous pouvons nous convaincre que nous sommes bons, que les autres sont bons. Ainsi, nous pouvons devenir des modèles.

Suzanna Mc Mahon

 

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