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Fugues
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27 juillet 2011

Le mal existe-t-il ?


Voici venu le moment d'exposer un paradoxe qui est un vrai bijou: si vous vous tourmentez en vous demandant si vous êtes mauvais, il y a de très fortes chances pour que vous soyez bon. Le mal authentique ne laisse place ni au doute ni à l'introspection.

Il faut clairement faire la différence entre le mal et la personne qui le commet ; les mystiques chrétiens disent qu'il faut haïr le péché mais non le pécheur. Il nous est arrivé à tous (et il nous arrivera encore) de commettre des choses mauvaises - inappropriées, égoïstes, causes de souffrances - car nous sommes des hommes et que l'homme est imparfait. Ces comportements ne nous définissent pas comme des gens mauvais. Cette erreur est semblable au remords : il ne faut pas juger l'ensemble de la personnalité sur un seul acte. Si nous nous obstinons à commettre en permanence des actes nuisibles à nous-mêmes ou à autrui, il se peut que nous devenions mauvais. Un examen de conscience s'impose pour décider quand arrêter, comment changer et nous racheter. "Errare humanum est, perseverare diabolicum": si nous persévérons dans un comportement nuisible à nous-même et aux autres sans jamais le remettre en question ni reconnaître que nous pouvons faire du mal, nous risquons de finir par devenir mauvais.

Le postulat sous-jacent à la théorie de l'estime de soi est que la nature humaine est bonne. Le manque de discernement n'équivaut pas au mal ; il se rapproche davantage de la maladie ou du handicap, tout comme l'absence d'un membre est un handicap. La nature du mal implique un choix. Si nous n'avons pas les compétences nécessaires à la prise d'une décision, soit nous ne pouvons pas décider, soit nous ne pouvons être tenus responsables de notre décision. On peut définir le mal comme un choix de ne pas faire le bien. On le rencontre le plus souvent chez ceux qui consacrent toutes leurs énergies à « avoir l'air » et refusent de se remettre en question. Les exigences du mal sont à l'opposé de l'estime de soi: pas d'introspection, pas de responsabilité pour les conséquences de nos actes, refus d'envisager la possibilité que nous pouvons commettre le mal (c'est-à-dire être humain). Il est intéressant de constater que, à force de rejeter sur des facteurs ou des sujets extérieurs la responsabilité de nos actions - comme dans le cercle vicieux du remords - nous courons le danger de devenir bel et bien mauvais. On imagine facilement une personne mauvaise tourmentée par les remords qui refuse de modifier son comportement, persiste dans son attitude vicieuse et accuse le monde entier de cette triste situation. La façon la plus sûre d'éviter le mal est de cultiver l'estime de soi et de reconnaître que nul n'est parfait.

Suzanna Mc Mahon

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